MAXILLO FACIALE

L’œuvre intitulée «Maxillofaciale» est un puissant autoportrait de l’artiste, capturant une partie de son visage. Ce dessin offre un aperçu émotionnel de l’expérience personnelle de l’artiste liée à la chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, une spécialité médicale qui se consacre aux pathologies de la cavité buccale et du visage, y compris les traumatismes de la face.

L’histoire derrière cette œuvre est tout aussi marquante que l’œuvre elle-même. L’artiste a subi une intervention chirurgicale de maxillo-faciale à l’âge de 18 ans en raison d’un problème génétique. L’opération visait à réaligner ses deux mâchoires et les blessures et les fractures ont mis des mois, voire des années, à guérir. Cependant, ce processus de guérison a également laissé place à des problèmes psychologiques profonds auxquels l’artiste n’avait pas été préparé. Le dessin dépeint la moitié du visage de l’artiste, mettant en évidence son regard et sa fenêtre sur son monde intérieur. Cette œuvre exprime la perte d’identité ressentie lorsque l’on ne se reconnaît plus dans le miroir.
L’artiste a dû se réinventer, réapprendre à manger, à parler, à redécouvrir ses préférences sensorielles, et à explorer son propre être intérieur. En somme, il s’agit d’une représentation émotionnelle du changement profond qu’elle a traversé.
«Maxillofaciale» rend également hommage à toutes les personnes qui ont connu une expérience similaire. Il fait écho à l’histoire, rappelant les nombreuses personnes qui ont subi des blessures faciales traumatisantes, notamment pendant les guerres, et qui ont dû faire face à des défis similaires. C’est également un clin d’œil au film «Au revoir là-haut» d’Albert Dupontel, qui aborde le sujet des «gueules cassées» de la Première Guerre mondiale.

En fin de compte, cette œuvre est un témoignage du courage de l’artiste, de sa perception de soi, et de l’importance de l’estime de soi au-delà de la beauté et de l’apparence extérieure. Elle nous rappelle l’importance de s’apprécier pour ce que l’on est à l’intérieur, au-delà des altérations physiques que la vie peut nous imposer.